C’est exactement ça, je veux tisser une toile où tout englober.
Ça doit avoir cette forme-là, à partir d’un centre : rayonner, rayonner.
Invisible et capable de tout intercepter.
M’intéresser à l’art du tissage des toiles d’araignées.
Ramifications. Liens.
Rien qui va seul. Tout relié.
Mais tisser cette toile seule.
Le fondement serait là, dans la pierre.
Ce qui y est inscrit profondément.
Un temps très ancien.
Faut-il se faire araignée pour accéder à cela ?
Se laisser glisser le long d’un fil qui descend jusqu’au cœur de la Terre, assez vaste pour y accrocher tout ce qui est à remonter.
Ne devenir plus que parole anonyme, invisible.
Quitter le monde du relationnel, les autres êtres humains ne seront plus le point central, mais des intersections accidentelles et nécessaires au cœur de la toile.
Finalement, j’ai très peur de ce choix que je me sens devoir faire : tout quitter et entrer en religion.
©Catherine Pierloz 2013