Conter, un art? – Michel Hindenoch

Ce qui se dégage du conteur… une lumière forte et fragile à la fois, une puissance que nous ressentons mais dont nous n’avons pas les clés.

A quoi cela tient-il? Une curieuse lumière qui nous traverse et fait tomber les murailles, une puissance qui semble nous être accordée comme une grâce.

Par qui? Par quoi? (…) Il me semble bien que la source de cette lumière est l’harmonie qui se dégage de nous, notre part heureuse. C’est cette part-là qui chante. Elle ne dépend pas de notre volonté de puissance, de notre ego, ni de l’intérêt que nous pouvons avoir de nous en attirer les avantages. Bien au contraire. C’est un équilibre de saveurs qui est différent chez chacun, comme une identité profonde qui se révèle. Une beauté sans voile, vibrante et singulière. Cette harmonie ne tient pas à ce que nous faisons mais plutôt à ce que nous sommes.

Et c’est en cela que l’habileté à la conduire est toute particulière.