De Mirel Wagner, j’ai gardé un air de guitare détaché sur la nuit sombre. Noire, yeux révulsés, chantant comme une racine d’arbre millénaire, un chant de rocaille et de sable, vent sur les ruines. Sérénité éblouie d’un désespoir qui n’est que le passage du temps.
De Ante Christ, j’ai garde la certitude qu’elle marche à l’envers de nos pas. Nos plantes de pied se touchent à travers la terre noire. Elle marche, tournée à l’envers, cheveux hérissés et hirsutes, en gesticulant de ses larges bras maigres. Grimaçante, la sorcière crache et se moque de nos précautions. Elle nous démesure et nous appelons cela le Mal.
De Sylvia Plath, j’ai retenu qu’il arrive qu’on se fasse rôtir dans un four après avoir livré passage à une voix qui nous traverse en écorchant chaque parcelle de notre peau laissée à vif par excès de confiance.
De ‘La nostalgie de la lumière’, j’ai retenu que les os et étoiles sont faits de la même matière. Et qu’il y a des traces qui ne se perdent jamais.
De Lula Pena, je me souviens d’un timbre chaud, de quelque chose de sublime qui ne demandait pas à être regardé. Une femme qui se fait entendre sans avoir l’air de le souhaiter.
De ‘La Belle au Bois Dormant’, je me souviens de la durée d’une seconde gestation, où l’essentiel est appris dans le sommeil, où l’on se laisse librement posséder.
©CatherinePierloz2014