Pour moi, écrire ne signifie pas seulement analyser un souffle, un regard, un voyage aux endroits de l’enfance, un fait, mais aussi analyser les relations au monde des mots d’hier et d’aujourd’hui. En écrivant, je crée un lieu de transbordement où se croisent toutes les impressions ou les expériences d’une journée; je crée une sorte de cosmos, dans lequel tous les éléments s’affrontent jusqu’au moment où la forme – ne faisant plus qu’une avec l’idée – les fige et les réconcilie. Donc, l’acte d’écriture est à la fois fait d’intuition et d’intellect, de griserie et de sobriété, toujours exposé à un déplacement d’accent. Écrire, c’est créer un monde artificiel, créer continuellement de nouveaux modèles, des micro-mondes, en prenant de temps en temps le large, tel un arc en ciel qui s’étendrait de l’infini à l’infini.