Le corps minéral a toujours un intense besoin de camouflage.
Ce corps est vite blessé par les regards.
Il opère un travail sur la texture et sur la forme.
Il procède par creux et ajouts.
Il œuvre sur la peau.
Les peaux lisses et sans aspérités l’inquiètent car ce sont des peaux qui marquent frontières et différences.
Le corps minéral appartient à un monde plus vaste.
Il est déjà en cours de dissolution.
Un corps minéral n’est pas blessé si on l’écorche, ne se sent pas déformé quand la peau se corne, s’écaille, détend son élastique.
Au contraire, il recueille les traces parce que c’est dans les traces accumulées qu’il se sent « tu » face à d’autres « tu ».
©Catherine Pierloz, 2020