Ne te retourne pas : des yeux brillent dans le narthex.
…
Ton avertissement vient trop tard, j’ai pressenti cela, l’éveil de l’ombre : cette flamme froide entre mes os et la peau, et ce désir, soudain, sauvage, de te briser.
Fuis-moi, l’ami, avant que ma tête ne se tourne vers toi, car alors tu verras le visage haineux du néant, et tu sauras ce qu’être perdu veut dire.
…
Je te fuis, ami, je me jette en avant, je cours, je traverse les vitraux de lumière bleue.
…
Mais dans ton dos, tu sens les yeux luisant dans les ténèbres de mon visage.
Ta crainte, à jamais, à présent, sera celle-là : regarder derrière.
©Catherine Pierloz 30 octobre 2020