Je préférais celle que j’étais en 1834 : trappeuse dans les Rocheuses.
Je suivais des traces claires.
Reconnaître la feuille et le cri était chose vitale (et non “nourriture pour l’esprit “).
Aujourd’hui je m’efforce d’être la trace et la traqueuse.
Comme tout le monde. – je veux dire : comme tous ceux qui ont un lit –
Mais nous n’avons plus faim.
Tout au plus, nous souvenons-nous du manque, ce Paradis perdu.
Nous écrivons.
Pour noircir de signes nos impuissances.
Le silence suffirait.
Catherine Pierloz 6 novembre 2020