il n’y avait plus rien
soudainement
roulant sur ce chemin
vélo en avant
des nuages sur du ciel
bleu
traces de pluie
dans l’air
cette impossibilité de véritable aridité
été
et fin
l’enfant derrière
silencieux
curieusement
il n’y avait plus rien
et ce rien
me donnait envie
furieusement
douloureusement
de le penser
mais rien
noie
tout
il n’y avait plus rien
sa voix triste
tue
elle
sa façon de traverser
les temps
d’une pensée lumineuse
lui
cet été
deux
à disparaître
il n’y avait plus rien
vélo en avant
droit dans les flaques
des hérons qui n’ont même pas eu chaud
et nous
empêtrés dans quelque chose
qui aurait pu être
qui n’a pas été
mais qu’était-ce ?
il n’y avait plus rien
un enfant silencieux derrière
que regardait-il ?
et se sentir seule
et savoir ce qu’est le goût précis de l’exactitude
s’installer au creux de cela
où la pensée se noie
où l’exactitude se déploie
et comprendre ce que courage veut dire
il n’y avait plus rien
rien
et bien entendu
tout
se donna
-un nuage-
en une seconde
qui l’engloutit
©Catherine Pierloz 29 octobre 21