Du neuf? – dans l’air
Rien
Autre chose
Faut
ôt’ chose
ôt’ chose
comme la femme inuit
qui devint squelette
puis mouette rosée
Faut
ôt’ chose
C’est dans les mots aussi
surtout
Même savonné
t’as pas l’air frais
dans ta chemise fanée
Quoi?
Faut
ôt’ chose
jouer par terre
avec des galets faire une fête
préparer le lit pour l’oie
sous l’arbre déplumé
avec le poêle à côté pour la réchauffer
ça, par exemple
ça n’engage à rien
mais c’est
ôt’ chose
Faire quelque chose
comme Pina Bausch
trouver des gestes
puis les répéter
sans s’arrêter
tourner en rond
et faire ces gestes
sans s’arrêter
et puis, soudain, c’est
ôt’ chose
Ou aller au spectacle
et se mettre à parler
vraiment
avec lui qui parle pour semblant
lui qui fait le théâtre
pendant qu’il n’oublie aucun mot de son long monologue triste
de ton fauteuil lui crier que “oui, toi aussi, tu as des cors aux pieds, et c’est un signe, mais de quoi…” et à côté le monsieur lui aussi désire intervenir, et le fait, puis au troisième rang, puis dans le fond, même la régisseuse lumière sort de sa boîte et déballe tout
Ce serait
ôt’ chose
surtout pour le comédien de théâtre
Ce genre de choses.
On pourrait en imaginer d’autres.
Dans une certaine mesure.
Même
l’ôt’ chose
a une certaine mesure.
Une mesure qui lui permet
d’être ôt’ chose
sinon, si on ne respecte pas cette mesure,
soit
ce n’est rien
soit
c’est cela
et ce n’est pas
ôt’ chose
Oui
Pour tout
Même pour ôt’ chose
Il y a une procédure.
Qu’on avait pas encore nécessairement découverte.
C’est tout.
©Catherine Pierloz, 2 décembre 21