Où est la terre des promesses? – Annemarie Schwarzenbach


Et ces doutes qui aspiraient à être levés sont peut-être à l’origine de mes premiers voyages. Si je suis partie, c’est non pas pour apprendre la peur, mais pour vérifier le contenu des noms, pour éprouver leur magie dans mon corps, comme on sent entrer par la fenêtre ouverte la force merveilleuse du soleil qu’on a vu longtemps se refléter sur les collines lointaines et les prairies humides de rosée.


Dans le tableau sublime et changeant de l’Hindou Kouch, il me manque le vert tendre, la douceur du vent, le chant émouvant du printemps. Mais on ne peut décider de ses rêves, et tandis que je débouchais dans la plaine, je n’osai pas me retourner pour voir les sommets neigeux s’évanouissant au loin. Ce n’est pas à moi de décider de la rencontre et de la séparation, et de tracer la frontière entre la réalité et la vision.Il me reste la magie, le nom, l’extraordinaire émotion du cœur.

 

Laisser un commentaire

par Anders Noren.

Retour en haut ↑

En savoir plus sur

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading