j’avais les nuits boulimiques
accrochées aux chevilles
des illusions plein les cheveux
toi t’avais l’ailleurs pendu au cou
comme une corde
la liberté à tour de bras
tendue
entre l’âme et l’écorce
nous étions
des modèles d’évasion
exercices de style
dans la théorie de l’attraction des corps
je ne t’ai jamais dit
fuck you
à voix haute
c’est dommage
quand on y pense
on choisit pas
les enfarjures de la mémoire
le poids de l’absence
sur la tempe
les jours distillés
goutte à goutte
au goulot des secondes
la cendre
qu’on mange à la pelletée
pour oublier ce qui brûle
on se fera une maison
en amanchures d’épaves
en morceaux d’éraflures
tu tambourineras sur les murs
érigés fragiles
à la surface des jours
petit être furtif
et sauvage
ton rire est un oiseau-mouche
un imperceptible battement
dans la mécanique de la peur