Le Crépuscule celtique – William Butler Yeats

C’était un grand conteur d’histoires et, contrairement à nos romanciers ordinaires, il savait comment vider les Cieux, l’Enfer et le purgatoire, la terre et le pays  des Fées, pour peupler ses histoires. Il ne vivait pas dans un monde étroit, mais n’en connaissait pas moins autant de détails qu’Homère lui-même. Peut-être que, grâce à des personnes comme lui, le peuple gaélique retrouvera l’ancienne simplicité et toute l’amplitude de l’imagination. Qu’est-ce que la littérature sinon l’expression d’états d’âme par le biais des symboles et des péripéties? Et existe-t-il des états d’âme qui ont moins besoin, pour s’exprimer, des Cieux, de l’Enfer, du Purgatoire et du Pays des Fées que la terre délabrée? Qui plus est, existe-t-il des états d’âme qui ne trouveront à s’exprimer que s’il y a des hommes qui osent mélanger les Cieux, l’Enfer, le Purgatoire et le Pays des Fées, placer les têtes des bêtes sur les corps des hommes ou bien ficher l’âme des hommes dans le cœur des pierres? Allons de l’avant, nous les conteurs d’histoire, et emparons-nous de ce à quoi le cœur aspire, sans avoir peur de quoi que ce soit. Tout existe, tout est vrai et la terre n’est qu’un peu de boue sous nos pieds.

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