C’est cette irréalité qui nous fait riches de ce que nous ne sommes pas. C’est cette irréalité qui nous offre la liberté de l’espace intermédiaire qui s’y découvre, accessible à tous mais où chacun est alors à même de trouver le passage par lequel il peut se réapproprier le monde. J’en verrais même une image dans cette remarque de Walter Benjamin à propos de la porosité de l’architecture de Naples : “Structures et actions passent les unes dans les autres, à travers cours, arcades et escaliers. On préserve en chaque chose l’espace de jeu qui lui permettra de devenir le théâtre de nouvelles constellations imprévues. On évite le définitif, le défini. Il n’y a aucune situation qui semble conçue telle quelle toujours – aucune forme affirmant être “ainsi et pas autrement”.”
Encore qu’il s’agisse de les voir ces passages, non pas seulement dans l’opacité de la situation qui nous est faite mais tout autant sinon plus en deçà du réseau informatique qui fascine d’en être une évocation falsifiée. Le passage ouvre sur les profondeurs du temps dont nous sommes faits, alors que le réseau les masque systématiquement en multipliant les connexions pour affirmer de plus en plus l’hégémonie de son éternel présent. La guerre se déroule aussi à ce niveau crucial.
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